Mister Bitter

Ausano Ramazzotti

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Retranscription

I.

Amaro. Le mot signifie amer en italien. Mais il désigne aussi, et surtout, une boisson typiquement italienne. Un alcool ni tout à fait digestif, ni complètement apéritif, dont le nom “amaro” (ou bitter) vient du mélange d’herbes, de racines et d’alcools qui lui donne ce goût amer si caractéristique.
L’histoire de l’amaro remonte loin. On trouve déjà trace de vins aromatisés à l’époque des Romains, qui les consommaient essentiellement pour leurs vertus médicales. L’aristocratie romaine, à la recherche de plaisirs luxueux et exotiques, mélangeait ainsi des herbes rares et précieuses auxquelles ils prêtaient des pouvoirs surnaturels, au vin.
Au Moyen-Âge, les moines et les herboristes remplacent le vin par de l’eau de vie qu’ils mélangent toujours avec de nombreuses herbes et racines pour élaborer des alcools aux propriétés curatives. Au fil des siècles, ces boissons se popularisent auprès de la noblesse, sous le nom de « Liquore ». Une tradition qui perdure jusqu’à ce qu’un jeune pharmacien de Milan âgé de 24 ans, Ausano Ramazzotti, reprenne cette idée pour élaborer une liqueur fortifiante qui deviendra l’un des plus célèbres bitters du monde.

II.

Nous sommes en 1815. A cette époque, Ausano Ramazzotti tient une petite herboristerie, où il vend également des vins et des spiritueux. Ce n’est guère plus qu’un magasin laboratoire artisanal, situé près de l’Arena de Milan.
Mais c’est là qu’il met à profit sa grande connaissance des plantes médicinales et son expérience des alcools pour expérimenter ses recettes. Il cherche à créer un amaro à l’amertume atténuée, qui soit plus doux pour plaire au plus grand nombre.
Écorce d’orange, badiane chinoise, grande Angélique, quiquina, pétales de rose, vanille… C’est finalement au terme d’un savant mélange de 33 ingrédients que l’harmonie est parfaite. Ausano tient son amaro, l’Amaro Festina Ramazzotti.

III.

Le succès ne se fait pas attendre. Les clients de son magasin apprécient le goût si particulier et les propriétés toniques, corroborantes et digestives de l’Amaro Ramazzotti, dont la réputation gagne toute la ville.
C’est dans ces années-là que s’ouvrent à Milan les premiers cafés. On s’y retrouve toujours plus nombreux, entre amis autour d’une bonne tasse de café, pour parler de musique ou littérature – mieux vaut éviter de parler politique.
Nous sommes en 1848, et Ausano Ramazzotti a alors une heureuse intuition. Il inaugure, près du théâtre de la Scala, un établissement où les clients, au lieu de déguster du café, viendraient boire de l’amaro Ramazzotti.
Pour lui, c’est la manière idéale de faire passer son produit de la production à la consommation. Et cela lui permet aussi de promouvoir son amaro, qui obtient chaque jour plus de succès auprès des consommateurs.
Une intuition qui s’avère payante : en peu de temps, et 50 ans après sa création, l’Amaro Ramazzotti est l’amaro préféré des Italiens.

IV.

En 1866, Ausano Ramazzotti, le fondateur, meurt. Il a 75 ans. En l’espace d’un demi-siècle, il a fait de la Ramazzotti une structure productive et commerciale moderne, qui emploie environ 100 personnes.
Ses héritiers abandonnent le petit magasin des débuts, et transfèrent la production dans une fabrique plus grande. Les bouteilles de l’Amaro Ramazzotti sortent de l’usine de Via Canonica en nombre de plus en plus important. Elles ont déjà leur étiquette caractéristique bleue et rouge qui est restée quasi inchangée jusqu’à nos jours.
La période artisanale est finie. En 1900, la Ramazzotti, dirigée par les petits enfants d’Ausano, utilise des techniques de production à la pointe de la modernité. Et hormis la parenthèse de la 1ère guerre mondiale, ce sont des années heureuses, de progrès et de développement. Des années qui voient la naissance des premières formes de publicité, même si en ce temps-là on parlait encore de réclame.

V.

L’histoire de la Ramazzotti est très profondément liée à l’histoire de la publicité italienne. Des illustrateurs renommés, les premiers grands noms de l’art publicitaire (Cappiello, Seneca, Dudovich, Boccasile,…) ont signé pour Ramazzotti des affiches célèbres, aujourd’hui regroupées dans différents musées et collections privées.
Mais c’est surtout le fameux slogan de 1934 qui est synonyme du succès de la marque. « Un Ramazzotti fa sempre bene » (Un Ramazzotti vous fait toujours du bien) a été décliné sur toutes les affiches, et dans tous les pays, au point d’être aujourd’hui entré dans la conscience collective italienne.
Et presque 200 ans après les recherches d’Ausano, l’Amaro Ramazzotti est aujourd’hui une boisson produite à des millions de litres par an, et qui s’apprécie dans le monde entier.

3 liens pour aller plus loin

Amaro felsina Ramazzotti, sur Practically Edible
Amaro felsina Ramazzotti, sur Practically Edible

Amaro Felsina Ramazzotti est un digestif brun-rouge amer. Il est d’amertume moyenne, et plutôt doux. Il possède un léger goût de médicament avec des notes d’orange et de vanille.

Amaro, sur Wikipedia
Amaro, sur Wikipedia

L’amaro est une variété de liqueur italienne, généralement bue après diner en digestif. Les Amari sont typiquement produits en macérant des herbes, des racines, des fleurs, de l’écorce et des zestes de citron dans de l’alcool, soit des alcools neutres, soit du vin, puis en mélangeant le filtrat avec du sirop de sucre.

Ramazotti, sur Pernod Ricard Italie
Ramazotti, sur Pernod Ricard Italie

En 1815, Ausano Ramazzotti, un herboriste, créa dans sa boutique milanaise, une liqueur tonique faite d’herbes et d’épices comprenant de la racine de gentiane, de la rhubarbe, de la cannelle et des pelures d’oranges de Sicile.

Crédits

Scénario : Eric Drier
Direction artistique & animation :
Jérôme Gonçalvès
Illustration sonore : Greg Corsaro
Narration : Antony Hickling


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